Chanson populaire, composée en 1928 par Jimmy McHugh, avec des paroles de Dorothy Fields, pour la comédie musicale « The Blackbirds of 1928 ». L’idée de la chanson « I Can’t Give You Anything But Love » serait venue à Fields et McHugh, une nuit, sur la 5e Avenue: ils auraient vu un jeune couple regardant les vitrines de la bijouterie Tiffany et il auraient entendu l’homme dire: « Chérie, j’aimerais te donner un bijou comme ça, mais pour l’instant, je ne peux pas te donner autre chose que de l’amour! ».
« I Can’t Give You Anything But Love » a marqué un tournant dans la scène musicale new-yorkaise de la fin des années 1920 et est rapidement devenue un incontournable pour de nombreux musiciens de jazz. La comédie musicale « Blackbirds of 1928 » mettait en avant des artistes afro-américains sur une scène de Broadway, ce qui, à l’époque, représentait une avancée significative en termes de reconnaissance artistique.
« I Can’t Give You Anything But Love » est une ballade tendre, à la fois simple et touchante dans son thème: un amour sincère, malgré un manque de moyens matériels. Sur le plan musical, sa simplicité harmonique, associée à une mélodie fluide et accessible, en a fait un terrain idéal pour l’improvisation, permettant aux jazzmen d’exprimer leur virtuosité tout en restant fidèles à l’âme du morceau.
Sur le plan historique, « I Can’t Give You Anything But Love » témoigne également de l’évolution de la culture populaire et du rôle central de la communauté afro-américaine dans la création de la musique populaire américaine.
Ici, l’enregistrement de « I Can’t Give You Anything But Love » réalisé en direct au Village Vanguard de New York, le 12 octobre 2007, pour l’album « Martial Solal Live At The Village Vanguard » (sorti le 27 janvier 2009), par le pianiste Martial Solal, alors âgé de 80 ans!
Chaque concert de Solal est un événement, chaque enregistrement aussi, et à 80 ans, il ne montre aucun signe de ralentissement. Les preuves sont irréfutables, comme le montre cet enregistrement pour piano solo, réalisé en direct au Village Vanguard de New York, où une salle pleine à craquer a été témoin de la maîtrise de Solal dans toute sa gloire.
Ses idées illimitées pour changer la nature d’un standard de jazz à chaque mesure et à chaque phrase ne sont rien de moins qu’époustouflantes, et l’on se demande quand il épuisera son trésor de concepts extrapolés, bien après que l’on ait pensé qu’il était impossible pour un être humain d’aller plus loin après seulement quelques minutes d’écoute.
Pourtant, Solal ne cesse de réinventer la mélodie, de repousser les limites au-delà des conventions, de donner de petites indications sur la mélodie, juste pour taquiner, et de faire savoir qu’il est toujours conscient de la forme ou du style, et qu’il est en pleine possession de ses moyens.
Après avoir déclaré à son public que « je dois être bon », Solal retravaille complètement le standard bien connu « On Green Dolphin Street » avec une intro abstraite, une mélodie arpégée et des changements de tonalité habiles, tandis qu’il monte et descend les ivoires à la manière d’un escalier en spirale, puis se met à sautiller, puis à s’ébattre. « Lover Man » est traité de manière dispersée et ruminante, puis tangentielle, interprétant la mélodie en temps libre.
Il reprend la première moitié de la phrase vocale de « I Can’t Give You Anything But Love » dans des extrapolations à trois et quatre accords avec une foulée hors mineur et une réharmonisation fascinante et enjouée. C’est du génie à l’œuvre. « ‘Round Midnight » est modifié par des changements de temps, de furieuses rafales de notes ou des indices de mélodie qui vous assurent qu’il connaît parfaitement cette chanson, mais qu’il choisit de la jouer différemment.
Un renvoi rapide de « Have You Met Miss Jones? » est plus court, plus ciblé et pris avec humour par les clients, tandis qu’un « The Last Time I Saw Paris » frénétique et un début rapide de « Corcovado », par ailleurs mature, sont encore poussés en dehors des sentiers battus.
Au milieu se trouvent deux compositions originales de Solal : « Centre de Gravité » est beaucoup plus sombre, voire sinistre, car on y envisage la poursuite d’un méchant traqueur dans un film noir, tandis que « Ramage », dans sa position sautillante mais hors des sentiers battus, contraste avec une valse sans engagement qui étire le temps et pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
Canción popular, compuesta en 1928 por Jimmy McHugh, con letra de Dorothy Fields, para el musical « The Blackbirds of 1928 ». La idea de la canción « I Can’t Give You Anything But Love » surgió, según se dice, cuando Fields y McHugh paseaban una noche por la Quinta Avenida: vieron a una joven pareja mirando los escaparates de la joyería Tiffany y oyeron al hombre decir: « Cariño, me gustaría darte una joya como esa, pero por ahora, no puedo darte nada más que amor ».
« I Can’t Give You Anything But Love » marcó un punto de inflexión en la escena musical neoyorquina a finales de los años 1920 y rápidamente se convirtió en un estándar para muchos músicos de jazz. El musical « Blackbirds of 1928 » destacaba a artistas afroamericanos en un escenario de Broadway, lo que en ese momento representaba un avance significativo en términos de reconocimiento artístico.
« I Can’t Give You Anything But Love » es una balada tierna, simple y conmovedora en su tema: un amor sincero, a pesar de la falta de medios materiales. En cuanto a la música, su simplicidad armónica, combinada con una melodía fluida y accesible, la convirtió en un terreno ideal para la improvisación, permitiendo a los músicos de jazz expresar su virtuosismo sin dejar de ser fieles al alma de la pieza.
En el plano histórico, « I Can’t Give You Anything But Love » también refleja la evolución de la cultura popular y el papel central de la comunidad afroamericana en la creación de la música popular estadounidense.
Aquí, la grabación de « I Can’t Give You Anything But Love » realizada en directo en el Village Vanguard de Nueva York, el 12 de octubre de 2007, para el álbum « Martial Solal Live At The Village Vanguard » (publicado el 27 de enero de 2009), del pianista Martial Solal, ¡que entonces tenía 80 años!
Cada concierto de Solal es un acontecimiento, cada grabación también, y a sus 80 años no muestra signos de desaceleración. La prueba es irrefutable, como demuestra esta grabación para piano solo, realizada en directo en el Village Vanguard de Nueva York, donde una sala abarrotada fue testigo de la maestría de Solal en todo su esplendor.
Sus ilimitadas ideas para cambiar la naturaleza de un estándar de jazz con cada compás y cada frase son sencillamente impresionantes, y uno se pregunta cuándo agotará su tesoro de conceptos extrapolados, mucho después de que se creyera imposible que un ser humano fuera más allá tras sólo unos minutos de escucha.
Sin embargo, Solal no cesa de reinventar la melodía, de llevar los límites más allá de lo convencional, de dar pequeñas pistas sobre la melodía, sólo para burlarse, y de hacer saber que siempre es consciente de la forma o del estilo, y que está en plena posesión de sus medios.
Tras declarar a su público que « debo ser bueno », Solal reelabora por completo el conocido estándar « On Green Dolphin Street » con una intro abstracta, una melodía arpegiada y hábiles cambios de tonalidad, mientras sube y baja los marfiles como por una escalera de caracol, luego salta, luego retoza. « Lover Man » está tratada de forma dispersa y rumiativa, luego tangencialmente, interpretando la melodía a tiempo libre.
Toma la primera mitad de la frase vocal de « I Can’t Give You Anything But Love » en extrapolaciones de tres y cuatro acordes con un paso no menor y una rearmonización fascinante y juguetona. Un trabajo de genio. « Round Midnight » se ve alterada por cambios de tiempo, furiosas ráfagas de notas o pistas melódicas que te aseguran que conoce esta canción a la perfección, pero decide tocarla de otra manera.
Una rápida despedida de « Have You Met Miss Jones? » es más corta, más centrada y tomada con humor por los mecenas, mientras que una frenética « The Last Time I Saw Paris » y un rápido comienzo de la, por otra parte madura, « Corcovado » se alejan un poco más de los caminos trillados.
En medio se encuentran dos composiciones originales de Solal: « Centre de Gravité » es mucho más oscura, incluso siniestra, ya que imagina la persecución de un villano acosador en una película de cine negro, mientras que « Ramage », en su postura saltarina pero fuera de lo común, contrasta con un vals sin compromiso que alarga el tiempo y plantea más preguntas que respuestas.
Canzone popolare, composta nel 1928 da Jimmy McHugh, con testo di Dorothy Fields, per il musical « The Blackbirds of 1928 ». L’idea della canzone « I Can’t Give You Anything But Love » nacque, si dice, una notte mentre Fields e McHugh camminavano sulla Quinta Strada: videro una giovane coppia guardare le vetrine della gioielleria Tiffany e sentirono l’uomo dire: « Tesoro, mi piacerebbe darti un gioiello come questo, ma per ora non posso darti altro che amore ».
« I Can’t Give You Anything But Love » segnò una svolta nella scena musicale di New York alla fine degli anni 1920 e divenne rapidamente un must per molti musicisti jazz. Il musical « Blackbirds of 1928 » metteva in risalto artisti afroamericani su un palcoscenico di Broadway, rappresentando all’epoca un importante passo avanti in termini di riconoscimento artistico.
« I Can’t Give You Anything But Love » è una ballata tenera, semplice e toccante nel suo tema: un amore sincero, nonostante la mancanza di mezzi materiali. Musicalmente, la sua semplicità armonica, unita a una melodia fluida e accessibile, ne ha fatto un terreno ideale per l’improvvisazione, permettendo ai jazzisti di esprimere il loro virtuosismo pur restando fedeli all’anima del brano.
Dal punto di vista storico, « I Can’t Give You Anything But Love » testimonia anche l’evoluzione della cultura popolare e il ruolo centrale della comunità afroamericana nella creazione della musica popolare americana.
Qui, la registrazione di « I Can’t Give You Anything But Love » effettuata dal vivo al Village Vanguard di New York, il 12 ottobre 2007, per l’album « Martial Solal Live At The Village Vanguard » (pubblicato il 27 gennaio 2009), dal pianista Martial Solal, allora ottantenne!
Ogni concerto di Solal è un evento, così come ogni registrazione, e all’età di 80 anni non mostra segni di rallentamento. La prova è inconfutabile, come dimostra questa registrazione per pianoforte solo, realizzata dal vivo al Village Vanguard di New York, dove un pubblico gremito ha assistito alla maestria di Solal in tutto il suo splendore.
Le sue idee sconfinate per cambiare la natura di uno standard jazz a ogni battuta e frase sono a dir poco mozzafiato, e ci si chiede quando esaurirà il suo tesoro di concetti estrapolati, molto tempo dopo che si pensava che fosse impossibile per un essere umano andare oltre dopo solo pochi minuti di ascolto.
Eppure Solal non smette mai di reinventare la melodia, di spingere i confini oltre le convenzioni, di dare piccoli suggerimenti sulla melodia, solo per stuzzicare, e di far sapere che è sempre consapevole della forma o dello stile, e che è in pieno possesso dei suoi mezzi.
Dopo aver dichiarato al pubblico che « devo essere bravo », Solal rielabora completamente il noto standard « On Green Dolphin Street » con un’introduzione astratta, una melodia arpeggiata e abili cambi di tonalità, mentre sale e scende dagli avori come una scala a chiocciola, poi saltella, poi si diverte. « Lover Man » è trattata in modo sparso e ruminativo, poi tangenzialmente, interpretando la melodia in tempo libero.
Riprende la prima metà della frase vocale di « I Can’t Give You Anything But Love » in estrapolazioni di tre e quattro accordi con un passo non minore e una riarmonizzazione affascinante e giocosa. È un lavoro geniale. « ‘Round Midnight » è alterata da cambi di tempo, furiose raffiche di note o indizi di melodia che assicurano che egli conosce perfettamente questa canzone, ma sceglie di suonarla in modo diverso.
Una rapida eliminazione di « Have You Met Miss Jones? » è più breve, più mirata e presa con umorismo dagli avventori, mentre una frenetica « The Last Time I Saw Paris » e un rapido inizio dell’altrimenti matura « Corcovado » sono spinti più lontano dai sentieri battuti.
Al centro si trovano due composizioni originali di Solal: « Centre de Gravité » è molto più cupa, persino sinistra, in quanto prevede l’inseguimento di uno stalker malvagio in un film noir, mentre « Ramage », nel suo atteggiamento saltellante ma fuori dagli schemi, contrasta con un valzer non impegnativo che allunga il tempo e pone più domande che risposte.
Popular song, composed in 1928 by Jimmy McHugh, with lyrics by Dorothy Fields, for the musical « The Blackbirds of 1928 ». The idea for the song « I Can’t Give You Anything But Love » supposedly came to Fields and McHugh one night on Fifth Avenue: they saw a young couple gazing at the windows of Tiffany’s jewelry store, and they overheard the man say, « Darling, I wish I could give you a jewel like that, but for now, I can’t give you anything but love! »
« I Can’t Give You Anything But Love » marked a turning point in the New York musical scene of the late 1920s and quickly became a staple for many jazz musicians. The musical « Blackbirds of 1928 » showcased African American artists on a Broadway stage, which at the time represented a significant step forward in terms of artistic recognition.
« I Can’t Give You Anything But Love » is a tender ballad, simple and touching in its theme: sincere love despite a lack of material means. Musically, its harmonic simplicity, combined with a smooth and accessible melody, made it an ideal platform for improvisation, allowing jazz musicians to showcase their virtuosity while remaining true to the essence of the song.
Historically, « I Can’t Give You Anything But Love » also reflects the evolution of popular culture and the central role of the African American community in shaping American popular music.
Here, the live recording of « I Can’t Give You Anything But Love » made at the Village Vanguard in New York on October 12, 2007, for the album « Martial Solal Live At The Village Vanguard » (released on January 27, 2009), by pianist Martial Solal, then 80 years old!
Every Solal concert is an event, and every recording too, and at 80, he shows no sign of slowing down. The evidence is undeniable, as shown by this solo piano recording, captured live at the Village Vanguard in New York, where a packed house witnessed Solal’s mastery in all its glory.
His limitless ideas for changing the nature of a jazz standard with each measure and each phrase are nothing short of astonishing, leaving one to wonder when he will exhaust his treasure trove of extrapolated concepts—well after it seems impossible for a human being to go any further just a few minutes into listening.
Yet, Solal continues to reinvent the melody, pushing boundaries beyond conventions, offering subtle hints of the melody just to tease, and letting it be known that he is fully aware of form or style, in complete command of his faculties.
After telling the audience, « I must be good », Solal completely reworks the well-known standard « On Green Dolphin Street » with an abstract intro, arpeggiated melody, and clever key changes as he spirals up and down the keys like a staircase, bouncing and frolicking along. « Lover Man » is treated in a scattered, ruminative, then tangential manner, interpreting the melody in free time.
He revisits the first half of the vocal phrase of « I Can’t Give You Anything But Love » in three- and four-chord extrapolations with an off-minor stride and a fascinating, playful reharmonization. It’s genius at work. « ‘Round Midnight » is altered by time changes, furious flurries of notes, or melodic hints, assuring you he knows this song inside and out, but chooses to play it differently.
A quick take on « Have You Met Miss Jones? » is shorter, more focused, and humorously received by the patrons, while a frenzied « The Last Time I Saw Paris » and a rapid opening to « Corcovado », otherwise mature, are further pushed outside the usual boundaries.
In the midst are two original Solal compositions: « Centre de Gravité » is much darker, even ominous, evoking the pursuit of a villain in a film noir, while « Ramage », in its bouncy yet unconventional stance, contrasts with a noncommittal waltz that stretches time and raises more questions than it answers.